Sous les projecteurs

La Lune en 10 chansons

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La Lune en 10 chansons

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    « C’est un petit pas pour l’Homme, un pas de géant pour l’humanité » avait déclaré Neil Armstrong, commandant de la mission Apollon 11 de la NASA, lorsqu’il foula pour la toute première fois la surface lunaire. Depuis, cette phrase a fait le tour du monde. L’événement a marqué les esprits au fer rouge. Lorsque l’on discute avec celles et ceux qui ont eu la chance de vivre l’événement en direct, sur leur poste de télévision en noir et blanc, tous, sans exception, se rappellent de l’endroit où ils se trouvaient à cet instant précis. A la fois si proche et si lointaine, qui aurait cru que la Lune ferait l’objet d’une telle convoitise ? « J’irais décrocher la Lune si tu me le demandais » chantait Edith Piaf, dans « L’Hymne à l’amour » en 1950. En cette période d’après-guerre, la Lune paraissait inaccessible ; était-ce cette « inaccessible étoile » dont Jacques Brel faisait référence dans sa chanson « La Quête » ? En définitive, les Etats-Unis seront les premiers à déposer leur drapeau, la fameuse bannière étoilée, sur la Lune. C’était le 20 juillet 1969. Chez Thales Alenia Space, nous sommes les partenaires des plus fantastiques missions d’exploration à travers le système solaire et travaillons sur de nombreux projets relatifs à l’exploration lunaire. A travers cet article, nous avons voulu, indépendamment de notre activité et parce que nous sommes de véritables passionnés avant tout, mettre en lumière une sélection de 10 chansons autour de la Lune ; 10 chansons qui auront marqué à tout jamais la « POP Culture ». Nous vous proposons modestement un voyage dans le temps de ces « Moon Songs ». L’ordre d’apparition des chansons ne respecte pas forcément la chronologie.

    Fly Me to the Moon

    Si la chanson, créée en 1954, a connu plusieurs vies à travers le monde, c’est bien la version de Frank Sinatra de 1964, qui en fera un tube planétaire. Cette version jazzy fait mouche dans cette Amérique du début des années 60, traumatisée par l’assassinat récent de Kennedy à Dallas en 1963. D’ailleurs, que les américains aillent sur la Lune, n’était-ce pas une des ambitions du président Kennedy ? Toute chose est-il que la version de Sinatra, classieuse, a été reprise dans de nombreux films parmi lesquels Wall Street d’Oliver Stone, en 1987, Apollo 13 de Ron Howard en 1995 ou Deep Impact de Mimi Leder en 1998.

    Moon River

    Changement de registre. Nous sommes en 1961. Le film « Breakfast at Tiffany’s » porté en particulier par la performance d’Audrey Hepburn, cartonne. La chanson phare associée au film, une ballade romantique délicatement fredonnée par l’actrice, sera consacrée aux oscars en tant que meilleure chanson originale en 1962.


    Moonshadow

    On change encore de registre. Bienvenue dans le début des années 70 avec au programme : pattes d’eph, cols « pelle à tarte » et chemises à jabot. En ce temps-là, le roi de la folk s’appelle Cat Stevens. Le britannique, d’origine gréco-suédoise, est mystique, spirituel. Les éléments, la nature sont des composantes récurrentes dans ses chansons. Pas étonnant que la Lune, ou plutôt cette « ombre lunaire qui le poursuit » (« I’m bein’ followed by a Moon Shadow ») lui ait inspiré cette superbe mélodie acoustique folk, extraite de l’un de ses albums les plus célèbres : « Teaser and the Firecat ».


    Rocket Man

    Cette chanson est plus que jamais d’actualité. Après l’énorme succès du Biopic « Bohemian Rhapsody » consacré au groupe Queen, vient le tour de Rocket Man, qui décrit l’ascension fulgurante d’Elton John, en particulier pendant la période entre 1969 et 1983. Nous sommes toujours au début des années 70 mais le décor est différent. Elton, l’excentrique, arbore fièrement des plateformes shoes, lunettes en tout genre, costumes divers et variés (le fameux joueur de baseball)… L’heure est à l’extravagance, au second degré, aux excès aussi. Quelle métaphore peut bien se cacher derrière cette célébrissime chanson, parue en 1972 dans l’album Honky Château (parce qu’enregistrée au célèbre Château d’Hérouville) ? Certains y verront le spleen de l’astronaute qui part en mission dans l’espace, ne sachant pas s’il en reviendra indemne ; d’autres optent pour une allusion aux drogues : "And I'm gonna be high as a kite by then" ("Et alors je vais planer comme un cerf-volant"). C’est tout le talent du parolier Bernie Taupin, qui arrive magistralement à brouiller les pistes. Si Rocket Man ne fait pas directement référence à la Lune, il a tout de même toute sa place dans cette liste en tant que « Space Song » qui aura marqué les esprits.

    Walking on the Moon

    En 1979, le groupe britannique, The Police, a placé la barre très haute en publiant l’album à succès Regatta de Blanc, savant mélange de Rock, de pop et de reggae. Car il est bien question de Reggae dans « Walking on the Moon ». Sting, qui a écrit la chanson, y fait un parallèle entre le sentiment amoureux et être en apesanteur sur la Lune. Si, si J. Pour Sting, « Etre amoureux, c’est un peu comme être soulagé de l’apesanteur ». Bien vu l’artiste ! A noter que le clip est tourné au Centre Spatial Kennedy, en Floride.

    Dark Side of the Moon

    “Dark Side of the Moon” est l’exception qui confirme la règle. Ici on ne parle pas d’une chanson sur le thème de la Lune, mais bel et bien d’un album complet. Certains disent que cette œuvre musicale constituerait l’une des 3 plus grosses ventes mondiales de disque. Le poster avec la pochette de l’album (sorte de prisme de lumière architectural et élégant), a servi de décor à des millions d’ados à travers le Monde. Car oui, cet album ne ressemble à aucun autre. Le groupe Pink Floyd, les « flamands roses », a commencé sa carrière dans la seconde moitié des années 60. Avec Syd Barrett, le poète, comme leader, les Pink Floyds sont apparus comme les chantres de la musique psychédélique underground britannique. Au début des années 70, le groupe change de ton et adopte un son beaucoup plus aérien, plus rock progressif aussi (vous savez ces chansons qui peuvent durer plus de 10 minutes J). Si l’album a fait un malheur, c’est certainement parce qu’il était en avance sur son temps. A la réécoute, le son n’a pas vieilli aujourd’hui. Les nouveaux leaders du Groupe sont alors Roger Waters et David Gilmour. Cet album, c’est aussi un disque cru, lucide, qui parle de l’ensemble de la société, de ses travers. Sur « Dark Side… », on y parle de consumérisme exacerbé, d’argent, du temps qui passe, de la folie aussi (référence à l’état de Syd Barrett). Bref, il s’agit du concept-album le plus abouti de tous les temps. Le rapport avec la Lune ? Hormis le côté aérien, aucun. A noter qu’en 2019, une sonde d’exploration chinoise s’est posée sur la face cachée de la Lune. Ce fut une grande première mondiale. Les protagonistes de la mission avaient-ils écouté « Dark Side of the Moon » dans leur prime jeunesse ? Qui sait ?

    Harvest Moon

    Pour le canadien Neil Young, la Lune est une affaire sérieuse, très sérieuse même. On dit du chanteur qu’il est plus enclin à communiquer les jours de pleine Lune. Après avoir réalisé en 1972, l’album « Harvest », un must-have en matière de country-folk-rock minimaliste, le chanteur récidive en 1992 avec « Harvest Moon », un album somptueux, classique, très folk en définitive. La chanson éponyme est tout aussi sublime. Pour celles et ceux qui sont passés à côté de la carrière de Neil Young, écoutez « Harvest Moon » ! C’est pour ainsi dire planant, aérien, léger, « lunaire » quoi.

    Blue Moon

    En voilà une chanson qui a connu plusieurs vies. Composée à l’origine en 1934, la chanson, après avoir été retravaillée à plusieurs reprises, est d’abord chantée par la chanteuse de jazz américaine Connee Boswell. La chanson fera l’objet d’innombrable reprises et connaîtra plusieurs succès en 1949, dans les années 50 et même au tout début des années 60. Un vrai phœnix cette chanson ! Les versions les plus célèbres sont celles de Billie Holiday, d’Ella Fitzgerald ou encore d’Elvis Presley. Il y a plusieurs interprétations des paroles de cette ballade. Celle qui revient le plus souvent est celle-ci. Le narrateur, en proie au spleen (en tout cas au début de la chanson), s’adresse à la Lune (ici bleue), sa confidente, pour lui faire part de sa mélancolie et de sa solitude. Les paroles font allusion à l’expression anglaise « Once in a blue moon », qui signifie « très rarement ». L’expression fait référence à une seconde lune pleine dans un même mois, phénomène qui ne se produit qu’une fois par an, que l’on surnomme la « Lune Bleue ». La chanson repose sur un jeu de mots. Ce « Blue Moon » est un coup de chance salvateur puisque le narrateur retrouve l’amour au cours de la chanson. « Blue Moon » est en fait une ballade, un peu «bluesy », qui finit bien J. La version de Billie Holiday est magique, fragile et élégante.

    Blue Moon of Kentucky

    Après “Blue Moon”, voici “Blue Moon of Kentucky”. Si si c’est vrai. Cette fois-ci, c’est Elvis Presley qui est aux commandes. Nous sommes en 1956, le jeune chanteur de 21 ans est au sommet de son art. C’est la période Sun, avec des disques produits par l’excellent Sam Philips. C’est une chanson qui parle, vous l’aurez deviné, d’amour qui s’en va, mais sur un rythme endiablé. « Blue Moon of the Kentucky », c’est une chanson aux paroles désespérées sur un rythme joyeux. Il s’agit pour ainsi dire d’une chanson de Country Music qui flirte avec le Rockabilly. Elvis savait chanter tous les styles : le rock’n’roll bien sûr, la country-music mais aussi le blues, le gospel et la Soul music (Suspicious Minds). Vraisemblablement la Lune a été une source d’inspiration pour lui dans les années 50, avec les titres « Blue Moon » dont nous avions parlé précédemment et celui-ci.

    Space Oddity

    Il aurait été injuste d’oublier David Bowie dans cette liste. David Bowie, c’est un peu notre « Space Singer ». Nombreuses de ses chansons font référence à l’Espace : « Space Oddity » bien sûr, « Life on Mars », « Ziggy Stardust & the spiders from Mars », « Ashes to Ashes » etc.

    Directement inspirée du film « 2001 Odyssée de l’Espace » de Stanley Kubrick, la chanson « Space Oddity » a été diffusée en 1969 par la BBC, pour couvrir l’alunissage de la mission Apollo 11. On est vraiment dans le vif du sujet.

    Les paroles de la chanson sont dignes d’un film de science-fiction. Tandis que le décollage de la mission se passe à merveille, le Major Tom, à la suite de sa sortie dans l’espace, fait face à un problème technique. Il est alors condamné à errer dans l’espace, seul au monde, à bord de son vaisseau. L’issue est inexorable. « Can you hear me Major Tom » sous-entend la perte de la communication entre le centre de contrôle et l’astronaute. Cette chanson est un vrai court-métrage à elle-seule. Elle a connu plusieurs vies, a été rééditée à plusieurs reprises, et a contribué à la renommée internationale de David Bowie. Ironie du sort, en mai 2013, l’astronaute canadien Chris Hadfield, alors aux commandes de la Station Spatiale internationale, reprend la chanson en orbite. La chanson fait à nouveau un carton sur la toile et s’offre une nouvelle vie, offrant à David Bowie, le statut de « Space Singer » de référence. Lorsqu’une chanson est excellente, elle arrive à s’inscrire dans la durée. Ce fut le cas pour « Space Oddity » qui n’a pas pris une ride depuis 50 ans !

    A très bientôt pour de prochaines « Chroniques Spatiales » !

    Fist artistic view © Thales Alenia Space/Marchioro