Sous les projecteurs

Thales Alenia Space accueille les membres du consortium EUCLID sur son site de Cannes pour découvrir le satellite en phase d’intégration finale

Sous les projecteurs

Thales Alenia Space accueille les membres du consortium EUCLID sur son site de Cannes pour découvrir le satellite en phase d’intégration finale

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    Un concentré de matière grise pour aider à mieux comprendre la matière noire

    Le 22 février, Thales Alenia Space, société conjointe entre Thales (67 %) et Leonardo (33 %), et maître d’œuvre industriel du programme, conjointement avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a réuni pour la première fois un groupe d’éminents scientifiques autour du satellite emblématique EUCLID, qui tentera d’élucider l’un des mystères les mieux gardés de l’Univers : l’énergie noire.

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    © Thales Alenia Space

    Plus de 80 scientifiques membres du consortium Euclid (EC) ont eu le plaisir de découvrir dans toute sa splendeur le satellite qui devrait répondre à la question qu’ils se posent tous : pourquoi l’expansion de l’Univers s’accélère-t-elle et quelle est la nature de la source responsable de cette accélération, que les scientifiques appellent « énergie noire ».

    À l’origine, l’EC avait été sélectionné en 2012 par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour être le groupe officiel unique chargé des instruments scientifiques, de la production des données et de leur exploitation scientifique pendant toute la durée de la mission. Ce programme est financé par les agences spatiales et institutions de recherche nationales, et dirigé par l’Euclid Consortium Lead (ECL) et l’Euclid Consortium Board (ECB).

    Une organisation scientifique unique pour une mission exceptionnelle

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    © Thales Alenia Space

    L’EC est actuellement composé des équipes de la première heure, qui avaient imaginé, conçu et proposé la mission dans le cadre du programme Cosmic Vision de l’ESA, ainsi que des représentants de nouvelles institutions participant aujourd’hui à sa mise en œuvre. À ce jour, 14 pays européens contribuent aux activités du consortium (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni et Suisse). Le Canada et les Etats-Unis, au travers de la NASA, ainsi que plusieurs laboratoires américains et japonais, sont également membres actifs de l’EC.

    Au total, pas moins de 1500 membres sont inscrits au sein de ce consortium, dont plus de 900 sont des chercheurs en astrophysique, cosmologie, physique théorique et physique des particules. Y contribuent également plus de 200 laboratoires couvrant tous les domaines de la mission Euclid : astrophysique, cosmologie, physique théorique, hautes énergies, physique des particules et science spatiale.

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    © Thales Alenia Space

    Au cours de sa mission de 6 ans, Euclid cartographiera la structure générale de l’univers à plus de 10 milliards d’années lumières. Il révèlera l’histoire de son expansion et la croissance de sa structure au cours des trois derniers quarts de son histoire. La mission est conçue pour répondre à certaines des questions les plus fondamentales en matière de cosmologie moderne : « Quelle est l’origine de l’univers et pourquoi s’étend-t-il à un rythme accéléré au lieu de ralentir en raison de l’attraction gravitationnelle de la matière ? »

    La charge utile d’Euclid comprend un télescope spatial de 1,2 m de diamètre et un banc optique froid abritant les capteurs des deux instruments optiques : l’imageur observant en lumière visible (VIS - Visible Instrument) et le spectro-imageur dans le proche infrarouge et photomètre (NISP - Near Infrared Spectrometer and Photometer). Ces deux instruments fonctionneront en parallèle et enregistreront simultanément les données de la portion du ciel vers laquelle est pointée le télescope.
    • L’instrument VIS effectuera les mesures précises des formes des galaxies en prenant les meilleures images possibles des galaxies lointaines. L’instrument utilise à cet effet une mosaïque de 36 capteurs CCD, composés chacun d’une matrice de 4000 pixels par 4000 pixels. Le détecteur possédera au total environ 600 mégapixels.

    • L’instrument NISP est dédié aux mesures spectroscopiques des galaxies, ce qui nécessite de décomposer leur lumière en longueurs d’ondes individuelles. Cela permet de déduire le décalage vers le rouge. Cette propriété permettra aux cosmologistes d’estimer la distance qui nous sépare de la galaxie en question, et permettra aux données d’Euclid de devenir le plus grand et le plus précis sondage en 3D de l’Univers jamais réalisé.

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    © Thales Alenia Space

    Lorsque les données de VIS et NISP seront combinées, les scientifiques seront à même de déduire la manière dont la distribution des structures galactiques de l’Univers s’est construite tout au long de l’histoire cosmique. Cela les aidera à déterminer la vitesse à laquelle de telles structures grandissent, ce qui donnera de fortes contraintes en termes de nature et de quantité de matière noire et d’énergie noire dans l’Univers.

    D’un ensemble long de 4,7 mètres et d’une masse au lancement d’environ 2 tonnes, Euclid sera positionné autour du point de Lagrange L2 du système Soleil-Terre, à 1,5 million de kilomètres de la Terre à l’opposé du soleil. Il fournira 150 000 images haute définition et des informations chromatiques et spectrales associées, soit près d’un pétaoctet de données à télécharger par an. Le lancement d’Euclid est prévu pour juillet 2023 à bord d’un lanceur Falcon 9 depuis Cap Canaveral en Floride.