Sous les projecteurs

Insolite : des salades bientôt dans l’espace

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Insolite : des salades bientôt dans l’espace

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    Thales Alenia Space est un contributeur de premier rang du projet Eden-ISS, destiné à faire pousser des plantes comestibles dans l’espace. Les chercheurs turinois ont déjà réussi à faire pousser des plants de laitue dans le laboratoire expérimental Eden, sur un substrat similaire à celui de la planète Mars…

    La potentialité de missions spatiales habitées de longues durées a fait grandir l’intérêt à l’égard de la culture de végétaux pour l’espace. Ces derniers seront utilisés aussi bien pour l’alimentation des astronautes que pour produire de l’oxygène, fixer le dioxyde de carbone et purifier l’eau. Ces « espaces verts » auront par ailleurs des vertus thérapeutiques bénéfiques sur le moral des astronautes, coupés du monde - ou plutôt de la Terre - depuis des mois, à bord de la Station Spatiale Internationale.

    Ces dernières années, Thales Alenia Space a capitalisé sur son expérience dans le domaine des modules spatiaux pressurisés pour lancer, dans ses laboratoires turinois, un programme de Recherche et de Développement relatif à un nouveau système de support de vie régénératif. Une mini-serre de l’espace, appelée Eden, a été conçue dans ces laboratoires. Il s’agit d’un container réfrigéré dans lequel les chercheurs sont parvenus à faire pousser des plants de laitue sur un substrat simulant le sol martien. La lumière de ce petit jardin insolite provient de LEDs psychédéliques rouges et bleus qui vont stimuler les fonctions photosynthétiques des végétaux. Les plantes puisent alors le dioxyde de carbone de leur environnement et utilisent l’eau provenant de l’humidité provoquée par la condensation de la cabine. Outre ses vertus nutritives, ce projet a été conçu dans le but de renouveler l’oxygène à l’intérieur de la cabine et de purifier l’eau, via l’absorption par les racines et la transpiration foliaire.

    Financé par la Commission Européenne, coordonné par le centre aérospatial allemand (DLR) à Brême avec une contribution majeure de l’Italie, le projet Eden-ISS étudie la possibilité d’utiliser ce procédé dans la Station Spatiale Internationale. La première étape consistera à réaliser des tests en Antarctique, dans un environnement extrême, avec des conditions climatiques similaires à celles de l’Espace. Selon les ingénieurs turinois de Thales Alenia Space en charge du projet, la base, en Antarctique, constituera une réplique parfaite de l’environnement biologique isolé de la Station Spatiale Internationale. Elle permettra d’évaluer la capacité du projet EDEN à produire des aliments de qualité dans des conditions extrêmes et de faire face à diverses problématiques, en particulier les normes de sécurité exigées dans le cadre de toutes opérations spatiales.

    Ces études pourraient ultérieurement faire l’objet d’applications sur Terre. Elles permettraient d’améliorer les rendements et de réduire l’impact environnemental des cultures sous serre, en se basant sur une lumière plus efficace et une meilleure gestion des facteurs eau et déchets.


    © Thales Alenia Space/Stefano D’Amadio