Cygnus : l’ISS en ligne de de mire
Le vaisseau ravitailleur Cygnus vient d’être lancé avec succès depuis la base de lancement de la NASA située à Wallops, en Virginie, à bord d’un lanceur Antares. Il s’agit de la 10ème mission opérationnelle Cygnus, visant à ravitailler les astronautes de la Station Spatiale Internationale.
Le vaisseau Cygnus est composé de deux parties : le module de service de Northrop Grumman, et le module cargo pressurisé dans sa configuration « améliorée » (PCM) développé par Thales Alenia Space. Le PCM, qui peut faire penser à un immense « container spatial », délivrera 3,350 kg de cargaison dans un volume total de 27 mètres cubes.
Ce vaisseau Cygnus rend hommage à l’astronaute américain John Young, qui, pour la petite histoire, a fait des 12 privilégiés dans le monde à avoir posé le pied sur la lune. [Lire le Communiqué de Presse].
Cygnus : le vaisseau cargo ravitailleur des astronautes depuis 2013
Dédié au transport de fret (vivres, pièces de rechange, vêtements, expériences scientifiques), le vaisseau de ravitaillement Cygnus est d’une utilité vitale pour les astronautes de la Station Spatiale Internationale.
Le Module Cargo Pressurisé (PCM) a été réalisé dans les salles blanches de Thales Alenia Space, à Turin, pour le compte du maître d’œuvre Northrop Grumman. Thales Alenia Space a conçu le module de fret en capitalisant sur des productions antérieures, telles que les modules logistiques (MPLM), construits sous contrat de l’Agence Spatiale Italienne (ASI) pour le compte de la NASA. Les MPLMs ont d’ailleurs fait l’objet de plusieurs « voyages » à bord de la navette spatiale américaine, qui aujourd’hui n’est plus en activité.
Cygnus : un laboratoire scientifique ambulant.
Lorsque que l’on voit, sur les réseaux sociaux, les fameuses expériences scientifiques menées par les astronautes dans des labos confinés de l’ISS, on oublie souvent que ces dernières sont arrivées à destination grâce aux vaisseaux cargo ravitailleurs Cygnus, ou équivalents.
Cette fois-ci, l’équipage va pouvoir s’attaquer à des projets scientifiques captivants. On trouve par exemple une étude sur le processus complexe de solidification du ciment ; la question est de savoir comment les niveaux de gravité, sur la Lune comme sur Mars, peuvent potentiellement affecter le durcissement du béton. Il y aura également un projet de recherche en vue de développer un modèle mathématique visant à comprendre comment la perception d’un astronaute vis-à-vis du mouvement, de la posture du corps et de la distance aux objets est amenée à changer dans l’Espace.
Il sera également question de fabrication additive en orbite. Le module cargo pressurisé embarque en effet un expérience qui permettra de tester la première imprimante 3D intégrée ainsi qu’un recycleur consistant à transformer les matériaux plastiques de récupération en filaments dédiés à l’impression 3D de haute qualité ; l’objectif consiste à créer en orbite des outils et matériaux pour des missions spatiales de longue durée, au-delà de l’orbite terrestre.
La fréquence des « livraisons » à destination de la Station Spatiale permet d’affirmer que les vaisseaux ravitailleurs Cygnus continueront à accueillir des expériences insolites testées dans les conditions gravitationnelles spécifiques à l’Espace : le 0 gravité ! Ce type d’expériences très particulières ne peuvent en effet être réalisées dans d’autres environnements.
50% du volume pressurisé de l’ISS réalisé par Thales Alenia Space :
L’ISS tient une place particulière dans le cœur des ingénieurs turinois de Thales Alenia Space. Avec les Node 2 et 3, le module polyvalent PMM, les modules logistiques MPLM, la Cupola, la structure du laboratoire Columbus et les modules de fret des vaisseaux de ravitaillement ATV ou encore la structure du module de SAS commercial Bishop de NanoRacks, Thales Alenia Space a fourni 50% du volume pressurisé de la Station Spatiale Internationale.
La société a également réalisé les modules cargos pressurisés des vaisseaux ravitailleurs ATV pour le compte d’Airbus Defence & Space et Cygnus, dont nous parlons aujourd’hui. Au-delà de l’ISS, Thales Alenia Space prépare les prochaines missions lunaires en particulier avec LOP-G (Lunar Orbital Platform Gateway) et réalise des études à la fois pour la NASA (dans le cadre de NextSTEP 2) et pour l’ESA.
De plus, après le succès du démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV, Thales Alenia Space développe Space Rider, le système de transport réutilisable Européen de nouvelle génération dédié à l’orbite basse.
Copyrights:
Cygnus: © Northrop Grumman
Cupola: © NASA/ESA
ISS: © Thales Alenia Space/Master Image Programmes
NextSTP-2: © NASA
Space Rider: © ESA